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La Banque du Canada abaisse son taux directeur à 2,5 % dans son annonce de septembre 2025

Six mois de stabilité des taux ont pris fin aujourd’hui, la Banque du Canada ayant réduit son taux directeur – le taux de financement à un jour – d’un quart de point de pourcentage, le faisant passer de 2,75 % à 2,5 %, son niveau le plus bas depuis juillet 2022. Avant cette décision, la Banque du Canada avait maintenu son taux inchangé lors de trois annonces consécutives, après l’avoir abaissé à 2,75 % en mars.

En conséquence, le taux préférentiel appliqué par les prêteurs canadiens passera à 4,7 %, ce qui entraînera une diminution des coûts d’emprunt pour les produits à taux variable.

Une baisse attendue

La réduction de taux annoncée aujourd’hui était largement anticipée par les marchés, après une série de données montrant que l’économie commençait à fléchir. Le rapport sur l’emploi d’août a révélé que l’emploi au Canada avait atteint son plus bas niveau en neuf ans, avec une perte de 66 000 emplois et un taux de chômage en hausse à 7,1 %.

Le plus récent rapport sur le PIB a également mis en évidence un net ralentissement : l’économie a reculé de 1,6 % au deuxième trimestre en raison de l’effet des droits de douane.

En outre, le rapport d’août sur l’inflation, plus faible que prévu, a renforcé la justification de la baisse d’aujourd’hui : l’inflation globale est demeurée sous la barre des 2 %, tandis que les mesures de l’inflation fondamentale, suivies de près par la Banque, sont restées stables.

Dans son annonce, la Banque a abordé chacun de ces éléments, soulignant que, si les économies canadienne et mondiale avaient d’abord bien résisté aux droits de douane, cette résilience s’érode, comme en témoigne la forte baisse des investissements des entreprises et des exportations. Elle a toutefois tenu des propos optimistes au sujet de l’inflation, affirmant que « la dynamique haussière observée en début d’année s’est dissipée ». La récente décision du gouvernement fédéral de supprimer la plupart des droits de douane de rétorsion sur les produits importés des États-Unis devrait également contribuer à alléger les pressions inflationnistes au cours des prochains mois.

« Étant donné que l’économie s’est affaiblie et que les risques à la hausse entourant l’inflation ont diminué, le Conseil de direction a jugé qu’une réduction du taux directeur était appropriée pour mieux équilibrer les risques, indique le communiqué de la banque centrale. Dans l’avenir, les effets perturbateurs des changements commerciaux continueront de faire monter les coûts et pèseront sur l’activité économique. »

La Banque a ajouté qu’elle porterait une « attention particulière » à l’évolution des exportations canadiennes face aux droits de douane et aux transformations de l’environnement commercial, ainsi qu’à leurs effets sur l’emploi, les investissements des entreprises, les dépenses des ménages et les prix à la consommation.

Cette formulation laisse aussi entrevoir de nouvelles baisses de taux si les données venaient à montrer une faiblesse accrue, que ce soit lors de la prochaine annonce, le 29 octobre, ou de celle du 10 décembre.

La Fed américaine s’apprête aussi à réduire ses taux

La voie vers de nouvelles baisses de taux de la Banque du Canada pourrait également être ouverte par la pression croissante au sud de la frontière : la Réserve fédérale américaine devrait, elle aussi, réduire son taux directeur de 0,25 % lors de son annonce cet après-midi.

Cela s’explique en partie par le fait que les chiffres de l’emploi aux États-Unis ont eux aussi reculé de façon marquée, un élément clé du double mandat de la Fed en matière de taux. La banque centrale américaine est également confrontée à des pressions politiques, le président américain Donald Trump ayant exigé qu’elle abaisse ses taux, alors même que l’inflation du pays continue de grimper.

Historiquement, la Banque du Canada ne s’écarte pas trop de la trajectoire des taux de la Fed, car cela pourrait nourrir l’inflation et affaiblir la devise canadienne. La Fed étant sur le point de réduire ses taux, la Banque peut faire de même sans courir ces risques supplémentaires.

Que signifie la baisse d’aujourd’hui pour les emprunteurs hypothécaires?

Les emprunteurs hypothécaires à taux variable verront leur taux diminuer

Les personnes les plus directement touchées par la baisse d’aujourd’hui sont celles qui ont contracté un prêt hypothécaire à taux variable, puisque leur taux d’intérêt est lié à l’évolution du taux de financement à un jour de la Banque du Canada. Selon le type de prêt hypothécaire variable, les emprunteurs verront soit leur mensualité diminuer, soit une plus grande partie de leur paiement être appliquée au remboursement du capital.

La baisse d’aujourd’hui pourrait également faire passer le taux hypothécaire variable sur cinq ans le plus bas au Canada de 3,95 % à 3,7 %. Cela représenterait une économie mensuelle de 84 $ et annuelle de 1 008 $ sur les paiements hypothécaires.

Selon le calculateur de paiements hypothécaires de Ratehub.ca, un propriétaire ayant versé un acompte de 10 % sur une maison de 672 784 $* avec un taux variable de 3,95 % sur cinq ans amorti sur 25 ans (montant total du prêt : 624 277 $) a actuellement un paiement mensuel de 3 267 $.

Avec la réduction de 25 points de base annoncée aujourd’hui, son taux passera à 3,70 % et sa mensualité à 3 183 $.

Les taux hypothécaires fixes pourraient encore baisser

Bien que les taux hypothécaires fixes ne soient pas directement déterminés par le taux directeur de la Banque du Canada, ils sont influencés par les prix du marché obligataire, qui réagissent fortement à la politique monétaire. Les attentes croissantes d’un cycle de baisse des taux de la Fed et de la Banque du Canada ont fait reculer les rendements obligataires au cours des dernières semaines : le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans, référence mondiale, se situe actuellement autour de 4,0 %, après avoir perdu environ 50 points de base depuis juillet.

Cette baisse a également entraîné un recul du rendement des obligations canadiennes à cinq ans, que les prêteurs utilisent pour établir leurs taux hypothécaires fixes sur cinq ans, ramenant ces rendements dans une fourchette de 2,6 % à 2,7 %. Certains prêteurs ont réagi en abaissant leurs taux fixes, si bien que les emprunteurs en quête d’un taux avantageux et ceux qui renouvellent leur prêt ont de bonnes raisons de se fixer, la meilleure option à taux fixe sur cinq ans s’établissant actuellement à 3,94 %.

Si l’une ou l’autre des banques centrales adopte un ton accommodant dans son annonce de taux ou dans ses discours, les rendements – et les taux fixes – pourraient encore reculer.

Quel type de taux hypothécaire choisir?

Avec la baisse des taux variables, ceux-ci sont redevenus inférieurs aux meilleures options fixes. Comme les anticipations d’une nouvelle réduction de taux se renforcent, opter pour un taux variable peut sembler une stratégie intéressante pour les emprunteurs cherchant à obtenir le taux le plus bas possible.

Ce choix pourrait en effet permettre de réaliser des économies considérables dans les prochains mois, mais il doit toujours dépendre de la tolérance au risque de l’emprunteur. De nombreux facteurs demeurent incertains, notamment une politique commerciale imprévisible, qui pourraient raviver l’inflation et inciter la Banque du Canada à inverser la tendance. Les emprunteurs doivent s’assurer que leur budget peut absorber une hausse éventuelle de leurs mensualités et être prêts soit à traverser un cycle de resserrement, soit à passer à une option fixe si nécessaire.

La baisse des taux d’aujourd’hui stimulera-t-elle les ventes immobilières?

Si le printemps dernier a été marqué par un ralentissement historique du marché immobilier, de nombreux signes de reprise sont apparus au cours de l’été. Selon l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), les ventes ont atteint en août leur plus haut niveau depuis 2021.

Cette nouvelle baisse devrait encourager davantage d’acheteurs potentiels à entrer sur le marché, alors que beaucoup étaient restés en retrait en raison de l’incertitude économique et des coûts d’emprunt élevés. Maintenant que ces deux facteurs se sont légèrement atténués et que l’abondance des stocks a empêché la remontée des prix, les acheteurs pourraient estimer que le moment est venu de profiter des conditions actuelles de meilleure abordabilité.

Quelles répercussions sur les produits bancaires et les investissements?

Si la baisse d’aujourd’hui est une bonne nouvelle pour les emprunteurs hypothécaires, elle l’est moins pour certains épargnants et investisseurs. Les taux de la Banque du Canada et les taux préférentiels influent également sur certains types de crédit, comme les marges de crédit, les marges de crédit hypothécaire, les prêts personnels et les prêts automobiles.

Cela signifie que les rendements offerts par les produits d’épargne et d’investissement – y compris les comptes d’épargne à intérêt élevé et les certificats de placement garanti (CPG) – diminueront à la suite de la baisse. Ces produits demeurent toutefois des placements « refuges » stables, et leurs taux restent compétitifs d’un point de vue historique, ce qui en fait une option intéressante pour ceux qui veulent se prémunir contre la volatilité des marchés.

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Penelope Graham, Directrice des contenus

Penelope Graham a plus de dix ans d'expérience dans le domaine de l'immobilier, des hypothèques et de la finance. Ses commentaires sur le marché du logement sont publiés dans les médias nationaux et locaux.