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Un aperçu de la dernière hausse du taux directeur de la Banque du Canada

Vos actualités hypothécaires pour la semaine du 23 juin 2023

Note 1 : Novelles connaissances sur la dernière hausse du taux directeur de la Banque du Canada

La Banque du Canada a publié mercredi son dernier Résumé des délibérations, qui donne un aperçu du processus de réflexion qui a conduit la banque centrale à relever son taux directeur d'un quart de point le 7 juillet.

La note détaille les discussions entre les responsables de la politique monétaire du Conseil de direction de la Banque, qui se sont penchés sur le climat économique actuel et sur les progrès réalisés dans la lutte contre l'inflation. Il est clair qu'ils n'étaient pas satisfaits de l'état de l'un ou de l'autre.

Leurs principales préoccupations sont une inflation de base obstinément élevée, et la crainte qu'elle ne soit suffisamment persistante pour rester au-dessus de la cible de 2 % de la Banque à long terme. La résilience de l'économie – à savoir la vigueur de l'emploi et des dépenses de consommation – a également été considerée comme une preuve que les tentatives de la Banque a freiner la croissance de l'IPC par des hausses n'ont pas été suffisantes.

« Malgré les taux d’intérêt plus élevés, la demande des consommateurs s’est avérée plus robuste que ce que prévoyait le Conseil. Les données des comptes nationaux pour le premier trimestre – qui témoignent d’une très forte croissance de la consommation – le montrent bien, de même que les récentes hausses des reventes et des prix dans le secteur du logement », indique le résumé.

La croissance du PIB continue également de dépasser les attentes de la Banque, augmentant de 3,1 % au premier trimestre de 2023, au lieu des 2,3 % prévus. Cela a conduit la banque centrale à penser que « l’incidence du resserrement passé de la politique monétaire doit encore se faire pleinement sentir », la demande refoulée de biens et des services - qui avait été freinée par les confinements dus à la pandémie et les problèmes de chaîne d'approvisionnement qui en ont decoulé - alimentant effectivement l'activité de dépense.

La reprise plus rapide que prévu dans la marché du logement au printemps semble également avoir surpris la Banque. Les ventes nationales des logements ont augmenté de 1,4 % d'une année sur l'autre en mai - la première augmentation annuelle en 24 mois - et de 5,1 % par rapport à avril. Le prix moyen des logements a également connu sa première croissance annuelle (+3,2 %) en 12 mois, passant à 729 044 $.

Dans l'ensemble, les données économiques étaient trop solides pour être ignorées. Bien que les notes indiquent que le Conseil a envisagé d'attendre juillet pour relever son taux directeur, il a décidé d'agir plus tôt, compte tenu de « la nécessité d’avoir une approche prospective. »

La Banque a augmenté son taux directeur neuf fois entre mars 2022 et juin 2023, ce qui représente une hausse de 4,5 % par rapport à son niveau le plus bas de l'ère pandémique (0,25 %). En conséquence, il s'établit aujourd'hui à 4,75 %, ce qui conduit à un taux préférentiel de 6,95 % et à des taux hypothécaires variables sensiblement plus élevés que ceux qui étaient disponibles il y a tout juste un an.

 

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Note 2 : Les ventes au détail soutiennent la hausse de juillet

L'inflation a beau rogner sur le pouvoir d'achat, cela n'empêche pas les consommateurs canadiens de se rendre au centre commercial - les derniers chiffres des ventes au détail sont étonnamment élevés, selon les dernières données publiées par Statistique Canada.

Le rapport indique que les ventes au détail ont augmenté de 0,5 % par an, après une hausse de 1,1 % en avril, pour atteindre 65,9 milliards de dollars. Cette hausse a fait exploser le chiffre de 0,2 % estimé par StatCan et a effacé les baisses enregistrées en février et en mars.

Les ventes ont augmenté dans huit des neuf catégories suivies par l'agence de données, et dans huit provinces. Les ventes au détail de base ont augmenté de 1,5 % - leur cinquième hausse consécutive - tandis que les détaillants d'aliments et de boissons ont vu leurs ventes augmenter de 1,5 %.

Les ventes d'automobiles ont également augmenté, les ventes des concessionnaires de véhicules automobiles et de pièces détachées ayant progressé de 0,5 %.

« Le consommateur canadien continue de prouver sa résilience, cette fois avec une solide augmentation des ventes au détail en avril. Cela dit, la hausse des prix a été à l'origine de la majeure partie de l'augmentation, car le volume des dépenses a progressé à un rythme beaucoup plus lent. On s'attend à ce que les dépenses de consommation ralentissent au cours de la deuxième moitié de l'année, car les taux d'intérêt encore plus élevés et l'inflation toujours forte continuent de peser sur le pouvoir d'achat », écrit Shelly Kaushik, économiste à BMO. 

Étant donné que Statistique Canada s'attend à une nouvelle hausse de 0,5 % en mai, tous les regards seront tournés vers le rapport de mai sur l'IPC pour savoir si une nouvelle hausse de la Banque du Canada est effectivement prévue en juillet.

« Après des dépenses de consommation solides au premier trimestre, une deuxième hausse mensuelle consécutive n’est sûrement pas ce que la Banque du Canada (BdC) espère, elle qui souhaite ralentir la demande intérieure. En effet, nous prévoyons une croissance du PIB réel de 2 % au deuxième trimestre, soit environ le double du rythme prévu par la BdC dans ses plus récentes prévisions. Les données du commerce de détail d’aujourd’hui ne font que renforcer notre prévision d’une nouvelle hausse de 25 points de base du taux directeur en juillet », indique Randall Bartlett, Directeur principal, économie canadienne chez Desjardins. 

Note 3 : L'autorité de régulation bancaire met en garde contre l'allongement de l'amortissement des prêts hypothécaires

Alors que les taux hypothécaires variables ont grimpé en flèche parallèlement au cycle de hausse de la Banque du Canada, de plus en plus d'emprunteurs ont du mal à faire face à leurs paiements mensuels. Ceux qui ont des taux variables sur un calendrier de paiement ajustable ont déjà absorbé les augmentations puisque leur paiement est affecté chaque fois que la banque centrale modifie son taux directeur. En revanche, les emprunteurs dont le prêt hypothécaire est variable et assorti d'un calendrier de remboursement fixe n'ont vu aucun changement dans le montant de leurs mensualités, car une part moins importante de leur paiement est affectée au solde global de leur prêt hypothécaire.

De plus en plus, ces emprunteurs ont atteint ce que l'on appelle leur « taux de déclenchement », c'est-à-dire le point à partir duquel leur paiement ne sert plus à rembourser le capital et ne couvre plus que les intérêts. Pour atténuer ce phénomène, les prêteurs ont proposé des solutions flexibles, telles que l'extension des limites d'amortissement globales des emprunteurs.

Cela permet d'alléger immédiatement les paiements mensuels, mais en contrepartie, il faut plus de temps pour rembourser le prêt hypothécaire - et l'emprunteur devra payer des milliers de dollars de plus en frais d'intérêt au fil du temps. Et ces amortissements sont de plus en plus longs. Selon les récentes déclarations financières réglementaires des plus grands prêteurs canadiens, le nombre de clients dont l'amortissement est supérieur à 30 ans, voire à 40 ans, a grimpé en flèche. À la CIBC, par exemple, ces amortissements représentent 30 % des comptes. La RBC en compte 25 % et la BMO 32 %.

Le régulateur bancaire canadien, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), est loin d'être satisfait de cette évolution. Comme le rapporte Reuters, le régulateur souhaite que les prêteurs s'attaquent aux risques résultant de ces hypothèques prolongées « dès que possible ».

« Le BSIF s'attend à une approche plus prudente et plus active de la gestion des comptes, y compris la résolution de l'amortissement négatif à la première occasion ainsi que la reconnaissance du risque plus élevé de ces prêts dans le provisionnement des pertes », a déclaré l'organisme de réglementation à Reuters.

« Nos conversations continues avec les institutions financières ont souligné l'importance d'être proactif dans la gestion de tous les types de comptes hypothécaires, et d'agir avant que les niveaux de stress de l'emprunteur ne deviennent ingérables. »


Ces propos font écho à une déclaration antérieure fournie à Ratehub.ca par Tolga Yalkin, s
urintendant auxiliaire, secteur des mesures de réglementation au BSIF, qui a insisté sur les risques posés par ces prêts plus longs.

« Bien que l'augmentation de l'amortissement soit une façon de faire face aux hausses des taux d'intérêt à court terme, elle n'est pas sans risque. Les amortissements prolongés conduiront à une plus grande persistance des soldes impayés et à un plus grand risque de perte pour les prêteurs », a-t-il déclaré. 

« Nos conversations avec les institutions financières ont mis l'accent sur la nécessité d'être proactif dans la gestion de tous les types de comptes hypothécaires, et d'agir avant que les niveaux de stress des emprunteurs ne deviennent ingérables. En fin de compte, ce sont des décisions qui seront prises au niveau du prêteur et nous apprécions que les prêteurs travaillent avec les emprunteurs pour gérer les augmentations de coûts tout en s'assurant que les mesures prises restent dans les limites de l'appétit pour le risque des institutions, y compris en conservant des niveaux de réserve appropriés. »

La position de l'autorité de régulation semble également réduire à néant les espoirs du secteur quant à l'introduction d'amortissements plus longs dans la prochaine série de modifications de la réglementation hypothécaire, compte tenu de l'environnement actuel plus difficile en matière de taux d'intérêt. Actuellement, les emprunteurs qui contractent de nouveaux prêts hypothécaires à faible rapport sont limités à un amortissement de 30 ans, et les emprunteurs assurés à rapport élevé à 25 ans.

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