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D'autres hausses de taux sont en cours malgré le « saut » de la Fed américaine

Vos actualités hypothécaires pour la semaine du 16 juin 2023

Note 1 : La Fed américaine maintient temporairement son taux d'intérêt

Une pause surprise de la part de la Réserve fédérale américaine (l'homologue américain de la banque centrale du Canada) a apporté un soulagement à court terme aux emprunteurs au sud de la frontière, mais cette pause devrait être de courte durée.

Le Federal Open Market Committee (FOMC), comité qui gère la politique monétaire aux États-Unis, a choisi de maintenir le taux cible des fonds fédéraux dans une fourchette de 5 % à 5,25 % lors de son annonce mercredi, citant un système bancaire solide et résilient, ainsi que des préoccupations selon lesquelles le resserrement des conditions de crédit commence à faire sentir ses effets sur l'économie dans son ensemble. Il s'agit du premier maintien du taux depuis janvier 2022, la Fed ayant procédé à 10 hausses consécutives - totalisant une augmentation de 500 points de base - alors que la banque centrale s'est efforcée de lutter contre l'inflation galopante, qui a atteint un niveau record de 9,1 % il y a un an.

Cette pause fait suite à la décision de la Banque du Canada de relever son taux directeur lors de son annonce du 7 juin, portant le coût de référence des emprunts canadiens à 4,75 %. Les deux pays ont dû augmenter sensiblement leurs taux d'intérêt afin de lutter contre l'inflation foudroyante, qui a atteint des sommets en 40 ans au cours de l'année écoulée.

« Le Comité reste très attentif aux risques d'inflation. Il cherche à atteindre un niveau d'emploi maximal et un taux d'inflation de 2 % à long terme. Pour soutenir ces objectifs, le Comité a décidé de maintenir la fourchette cible du taux des fonds fédéraux entre 5 et 5-1/4 % », peut-on lire dans le communiqué du FOMC.

« Le maintien de la fourchette cible lors de cette réunion permet au Comité d'évaluer les informations supplémentaires et leurs implications pour la politique monétaire. Pour déterminer l'ampleur du raffermissement supplémentaire de la politique monétaire qui pourrait être nécessaire pour ramener l'inflation à 2 % à terme, le Comité prendra en compte le resserrement cumulatif de la politique monétaire, les délais avec lesquels la politique monétaire affecte l'activité économique et l'inflation, ainsi que les évolutions économiques et financières. »

Toutefois, les décideurs politiques ont rapidement balayé tout espoir d'une pause prolongée, le président Jerome Powell indiquant dans des remarques à la presse après l'annonce du comité que deux autres augmentations seraient probables, ce qui porterait leur taux à 5,6 % d'ici la fin de 2023.

La « pause belliciste », comme l'ont dit les économistes, donne à la Fed une certaine marge de manœuvre pour évaluer plus avant la manière dont les hausses de taux précédentes se répercutent sur l'économie. Toutefois, la prochaine augmentation pourrait avoir lieu dès juillet.

Dans une note d'analyse économique, Francis Généreux, économiste principal chez Desjardins, écrit que la promesse d'un renforcement du PIB, de l'emploi et d'une inflation élevée jusqu'en 2025 obligera la Fed à procéder à une nouvelle hausse. 

« Cela ne veut toutefois pas dire qu’il s’agit de la fin des hausses de taux directeurs aux États-Unis. Il faut plutôt voir le statu quo d’aujourd’hui comme une simple pause afin de bien jauger, écrit M. Généreux. Il faut plutôt voir le statu quo d’aujourd’hui comme une simple pause afin de bien jauger es effets du resserrement déjà effectué et les conséquences du resserrement des conditions de crédit perceptibles dans le marché bancaire américain. Les dirigeants de la Fed prévoient même de relever de nouveau les taux de 50 points d’ici la fin de l’année, selon la médiane des prévisions de taux directeurs publiées aujourd’hui. »

Note 2 : La flambée des rendements obligataires entraîne une hausse des taux fixes

Ceux qui cherchent à obtenir un nouveau taux hypothécaire fixe n'ont pas trouvé beaucoup d'offres ces derniers temps, car les rendements obligataires, que les prêteurs utilisent comme base pour la fixation de leurs taux fixes, ont atteint cette semaine des sommets inégalés depuis novembre 2022, le rendement à cinq ans atteignant 3,76 % mardi.

Bien que ce taux ait quelque peu baissé depuis - jusqu'à 3,64 % en date du vendredi 16 juin - il exerce toujours une pression importante sur les prêteurs pour qu'ils augmentent leurs prix, avec des durées de plus en plus longues.

Selon le tableau comparatif des meilleurs taux hypothécaires de Ratehub.ca, le taux fixe sur cinq ans le plus bas disponible aujourd'hui est de 4,83 %, soit une hausse de près de 20 points de base par rapport au 5 juin. Pour une hypothèque de 800 000 $, cela équivaut à un versement mensuel de 4 430 $, soit 82 $ de plus que ce que le même emprunteur aurait payé s'il avait bloqué son prêt la semaine dernière.

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Les rendements se sont envolés à la suite de l'augmentation surprise d'un quart de point du taux directeur de la Banque du Canada la semaine dernière, augmentant de près de 20 points de base au cours de la nuit, les investisseurs réagissant à la nouvelle que les taux d'intérêt resteraient plus élevés plus longtemps. La hausse des taux est une mauvaise nouvelle pour les investisseurs obligataires, car elle dévalorise leurs avoirs, les obligeant à vendre leurs obligations à un prix réduit pour faire face à la concurrence des obligations nouvellement émises, dont le coupon est désormais plus élevé. En conséquence, beaucoup ont vendu leurs investissements, ce qui a fait grimper les rendements.

Étant donné que la banque centrale a l'intention de maintenir le taux directeur à un niveau élevé dans un avenir prévisible, les rendements obligataires devraient rester élevés dans les mois à venir, ce qui continuera à exercer une pression à la hausse sur les taux fixes. Les personnes qui cherchent actuellement un nouveau prêt hypothécaire ont tout intérêt à obtenir une garantie de taux, qui les protégera de toute hausse de taux au cours des 90 prochains jours. Les personnes qui renouvellent leur prêt hypothécaire à taux fixe dans le contexte actuel des nouveaux taux risquent toutefois de devoir faire face à des coûts considérablement plus élevés que lorsqu'elles ont obtenu leur premier prêt hypothécaire ; il est conseillé à toute personne dans cette situation de prendre contact avec un conseiller hypothécaire afin d'élaborer une stratégie pour atténuer l'impact financier. Ils peuvent également utiliser notre calculatrice de renouvellement hypothécaire pour avoir une idée de l'évolution de leurs paiements au moment du renouvellement.



Note 3 : Les prêts hypothécaires en baisse alors que les Canadiens sont confrontés à un endettement croissant

Ce n'est pas une surprise : l'augmentation constante de l'endettement réduit la capacité des Canadiens à emprunter davantage, même si la valeur nette moyenne des ménages augmente en même temps que les prix de l'immobilier.

Les nouvelles données sur le bilan des ménages compilées par Statistique Canada et analysées par les Services économiques Desjardins révèlent que l'endettement sur le marché du crédit en proportion du revenu disponible a atteint 184,5 % au dernier trimestre de 2022. Ce chiffre est tout juste inférieur au sommet historique de 184,7 % atteint au troisième trimestre. En conséquence, le ratio moyen du service de la dette est passé de 14,4 % au premier trimestre à 14,9 %, soit la plus forte augmentation trimestrielle depuis le troisième trimestre de 2020.

Cela a ralenti le rythme des emprunts des ménages, en particulier les prêts hypothécaires, car les taux ont fortement augmenté au cours de l'année écoulée ; la hausse du financement des nouveaux logements - qui représente les trois quarts de l'encours total de la dette des ménages - a progressé au rythme trimestriel le plus lent observé depuis 1999, avec une hausse de 0,6 % au cours du quatrième trimestre.

La lueur d'espoir a été l'augmentation de la valeur des biens immobiliers au cours de la même période, ce qui a permis aux ménages d'accroître leur valeur nette de 3,4 %, après trois trimestres consécutifs de baisse.


Randall Bartlett, Directeur principal, économie canadienne chez Desjardins et auteur du rapport, écrit que les données prouvent que les récentes hausses de taux de la Banque du Canada font sentir leurs effets, mais qu'elles justifient encore la possibilité de hausses supplémentaires.

« Le bilan national du T4 dresse un portrait mitigé de la situation des ménages canadiens. Les revenus peinent à suivre le rythme de la consommation, même si l'on exclut les transferts gouvernementaux, et la dette continue d’augmenter. Cela dit, le ralentissement de la croissance du crédit montre que les ménages réduisent leurs emprunts, ce qui signifie que la hausse des taux d’intérêt pourrait avoir l’effet recherché. Cependant, le rebond de la valeur des actifs au T1, et particulièrement en immobilier, vient brouiller les cartes. Et comme la valeur des propriétés a repris de la vigueur en avril, on peut présumer que la Banque du Canada (BdC) n’avait pas tout à fait fini le travail au T1, ce qui justifierait la hausse des taux d’intérêt en juin », écrit-il. 

Les données du bilan reflètent également les récentes conclusions d'Equifax Canada, qui a indiqué que les nouveaux prêts hypothécaires ont chuté de 42 % d'une année sur l'autre, et de 29 % par rapport au premier trimestre de 2020 - un rythme qui n'a pas été observé depuis 2018.

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