Les ventes de maisons au Canada atteignent leur plus haut niveau en août depuis 2021

Le marché immobilier canadien a poursuivi sa reprise après le ralentissement printanier, atteignant en août son plus haut niveau en quatre ans pour ce mois.

Selon l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), 40 257 propriétés ont été vendues, marquant un cinquième mois consécutif de progression et une hausse de 1,1 % par rapport à juillet. Comparativement à l’an dernier, les ventes ont augmenté de 1,9 %, et l’activité globale s’est redressée de 12,5 % depuis mars, au plus fort de la crise du printemps.

La majorité des ventes s’est concentrée à Montréal, Vancouver et Ottawa. Toronto, pour sa part, a connu un léger recul en août après avoir affiché des gains « impressionnants » tout au long de la fin du printemps.

Comme les conditions du marché printanier avaient été particulièrement molles, les observateurs espèrent que l’automne, habituellement très actif, permettra de rattraper ce retard.

« Le mois d’août a confirmé la tendance haussière des ventes dans de nombreux marchés à travers le pays, et même si la dynamique a ralenti par rapport à juillet, cela reflète surtout la période de l’année, a déclaré Valérie Paquin, présidente de l’ACI. Maintenant que la fête du Travail est passée, les nouvelles inscriptions affluent sur le marché. »

Les prix tardent à rattraper le rythme

Alors que les ventes progressent légèrement, les prix des maisons ne sont pas encore repartis à la hausse. La moyenne nationale s’est fixée à 664 078 $ en août, en hausse de 1,8 % sur un an, mais pratiquement stable (+0,4 %) par rapport à juillet.

L’indice des prix des propriétés MLS, qui reflète les transactions typiques en excluant les extrêmes, a reculé de 3,4 % sur un an et est demeuré quasi inchangé d’un mois à l’autre (-0,1 %).

L'ACI prévoit toutefois un redémarrage de la croissance des prix dans les prochains mois.

« Après avoir reculé au premier trimestre, le prix de référence national est demeuré relativement stable depuis avril, indique le communiqué d’août de l’association.

L’indice MLS® HPI composé national (non désaisonnalisé) a fléchi de 3,4 % par rapport à août 2024. Vu l’ampleur de la baisse enregistrée depuis l’automne 2024, il est probable que les reculs annuels continuent de se résorber dans les prochains mois. »

Un marché qui reste équilibré pour les acheteurs

Les vendeurs se sont aussi manifestés en août, avec 75 959 nouvelles inscriptions, soit une hausse de 2,6 % par rapport à juillet et de 6,1 % sur un an.

Comme l’offre a progressé plus rapidement que les ventes, le ratio ventes/nouvelles inscriptions (RVNI) a légèrement reculé, passant de 52 % en juillet à 51,2 %. Cet indicateur mesure la concurrence entre acheteurs : l'ACI considère qu’un ratio entre 45 % et 65 % correspond à un marché équilibré, tandis qu’un ratio supérieur favorise les vendeurs et un ratio inférieur avantage les acheteurs.

Au total, 195 453 propriétés étaient inscrites à la vente à la fin d’août 2025, en hausse de 8,8 % sur un an, mais conforme à la moyenne historique pour cette période. Le nombre de mois d’inventaire – soit le temps requis pour écouler tout l’actuel stock de maisons aux conditions de vente actuelles – s’est établi à 4,4, son plus bas niveau depuis janvier. Cela reflète néanmoins un marché équilibré, puisque l'ACI estime qu’il favorise les vendeurs sous 3,6 mois et les acheteurs au-delà de 6,4 mois.

Les ventes de maisons au Canada continueront-elles d’augmenter?

De nombreux acheteurs ayant repoussé leurs projets au printemps, une demande refoulée se tient prête à revenir sur le marché – il ne manque que des conditions propices.

Jusqu’à présent, l’automne s’annonce favorable aux acheteurs, avec un large éventail de propriétés et la perspective de baisses de taux d’intérêt.

« L’activité a continué de croître graduellement ces cinq derniers mois, mais l’expérience de l’an passé suggère que cette tendance pourrait s’accélérer à l’automne, a expliqué Shaun Cathcart, économiste principal de l'ACI. Un des facteurs qui stimule les ventes à différents moments de l’année est l’arrivée massive de nouvelles inscriptions pour les acheteurs. Pour le marché automnal, cela survient toujours au début septembre, et cette année ne fait pas exception. En se basant sur l’an dernier, il est possible que les ventes augmentent sensiblement le mois prochain, selon combien d’acheteurs se décideront à passer à l’action, surtout si la Banque du Canada procède à une baisse de taux en septembre. »