La baisse des prix des logements et des taux hypothécaires a amélioré les conditions d’achat en juillet
Rapport sur l'abordabilité de Ratehub.ca – juillet 2025

Penelope Graham, Directrice des contenus
Les acheteurs à la recherche d’une nouvelle maison ont eu de la chance en juillet : la baisse des prix des propriétés et le recul des taux hypothécaires ont créé des conditions particulièrement favorables cet été.
Selon le numéro de juillet du rapport sur l'abordabilité de Ratehub.ca, ce constat s’applique à 12 des 13 marchés analysés. L’étude, qui s’appuie sur les données immobilières nationales, les variations des taux hypothécaires et le test de résistance, dresse un portrait mensuel de la facilité à acheter une maison dans les principales villes du Canada.
L'abordabilité est définie par le revenu qu’un acheteur doit générer pour être admissible à un prêt hypothécaire destiné à financer une maison au prix moyen de son marché. Elle prend également en compte le paiement hypothécaire mensuel moyen dans chaque ville et son évolution d’un mois à l’autre.
Les prix des maisons au Canada n’ont pas encore rebondi
Les prix des propriétés sont demeurés globalement stables au Canada en juillet, malgré une hausse continue des ventes. L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) rapporte que le prix moyen national est resté pratiquement inchangé par rapport à l’année précédente, à 672 784 $, soit une variation de seulement 0,6 %.
En parallèle, la baisse des rendements obligataires le mois dernier a ouvert la voie à une diminution des taux hypothécaires fixes. Le taux fixe moyen sur cinq ans utilisé dans l’étude est passé de 4,8 % en juin à 4,4 % en juillet. Par ailleurs, le taux moyen du test de résistance hypothécaire est passé de 6,48 % à 6,4 %.
Juillet 2025 : combien fallait-il gagner pour acheter une maison au Canada?
Après un printemps morose, de nombreux marchés immobiliers locaux ont affiché une reprise des ventes, tandis que le nombre de propriétés disponibles continue de diminuer lentement. Il s’agit d’un rebond timide après une période d’indécision, les acheteurs étant réticents à se lancer sur le marché en raison des menaces de tarifs douaniers et des perturbations qui ont marqué le début de l’année. L'ACI se montre toutefois optimiste quant au retour des acheteurs, ces facteurs s’étant en partie stabilisés.
« Avec une quatrième hausse consécutive des ventes en juillet, de près de 4 %, la reprise tant attendue du marché immobilier après la crise inflationniste semble enfin arrivée, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal à l'ACI. À plus long terme, il sera intéressant de voir comment les acheteurs réagiront à l’afflux de nouvelles inscriptions qui survient généralement au cours de la première moitié de septembre. »
Pour l’instant, la hausse de l’activité des acheteurs n’a pas encore eu d’incidence sur les prix des maisons, ce qui permet aux acheteurs actuels de profiter d’occasions plus abordables. Ce phénomène a été particulièrement marqué à Toronto, qui s’est classée en tête de la liste des marchés ayant connu la plus forte amélioration de l’accessibilité pour un deuxième mois consécutif, grâce à la baisse des prix.
Sur les 13 villes analysées, une seule a vu son abordabilité se détériorer. À St. John’s, il fallait 710 $ de revenus supplémentaires pour acheter une maison moyenne. Cette hausse s’explique par l’augmentation du prix des maisons (+6 600 $), la plus forte parmi toutes les villes étudiées. Il s’agit du troisième mois consécutif où St. John’s enregistre une hausse du revenu nécessaire pour accéder à la propriété.
L’immobilier canadien deviendra-t-il plus abordable en 2025?
Si les conditions d’emprunt étaient favorables en juillet, elles pourraient n’être que temporaires. Les taux hypothécaires fixes ont augmenté tout au long du mois d’août, les rendements obligataires ayant grimpé en raison de l’inflation persistante et de l’incertitude commerciale. Les prêteurs ont donc relevé leurs taux fixes, le plus bas disponible pour un prêt assuré sur cinq ans s’établissant désormais à 4,04 %.
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Toutefois, les plus récentes données économiques pourraient ouvrir la voie à une nouvelle baisse des taux. Le dernier rapport de Statistique Canada sur l’inflation publié en juillet montre que la croissance annuelle de l’indice des prix à la consommation est descendue à 1,7 % en juillet, contre 1,9 % le mois précédent. Cela pourrait donner à la Banque du Canada une marge de manœuvre pour réduire son taux directeur lors de sa prochaine annonce, prévue le 17 septembre. Si tel est le cas, les taux hypothécaires variables baisseraient immédiatement, puisque leur tarification est directement liée aux mouvements du taux directeur de la Banque.
Une baisse du taux directeur pourrait aussi entraîner une diminution des taux fixes, si les investisseurs obligataires réagissent en abaissant les rendements, ce qu’ils font généralement lorsqu’ils estiment que l’inflation et les risques économiques sont faibles. Les emprunteurs potentiels auront donc une meilleure idée de l’évolution future des coûts d’emprunt après la prochaine décision de la Banque du Canada.
En attendant, toute personne qui envisage de contracter un nouveau prêt hypothécaire ou de renouveler son prêt actuel aurait avantage à obtenir un taux fixe auprès d’un prêteur. Cela lui permettrait de garantir les taux actuels, même en cas de hausse imprévue, pour une période pouvant aller jusqu’à 120 jours. Et si les taux devaient baisser durant cette période, elle pourrait toujours profiter du taux le plus bas disponible.
Penelope Graham, Directrice des contenus
Penelope Graham a plus de dix ans d'expérience dans le domaine de l'immobilier, des hypothèques et de la finance. Ses commentaires sur le marché du logement sont publiés dans les médias nationaux et locaux.