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La faiblesse du PIB en juillet favoriserait le maintien des taux en octobre

Vos actualités hypothécaires pour la semaine du 29 septembre 2023

Note 1 : La faiblesse du PIB en juillet soutient un maintien des taux en octobre

Le dernier aperçu de la croissance économique du Canada a été publié ce matin, renforçant le raisonnement selon lequel la Banque du Canada continuera à maintenir son taux directeur au cours du mois à venir. 

La mesure du produit intérieur brut est restée essentiellement inchangée en juillet, rapporte Statistique Canada, se situant en deçà de l'augmentation de 0.1 % attendue. Ce résultat fait suite à la baisse de 0,2 % enregistrée en juin. Par ailleurs, les prévisions préliminaires font état d'une faible hausse de 0,1 % pour le mois d'août.  

Selon Statistique Canada, les baisses les plus importantes ont été observées dans le secteur manufacturier, ainsi que dans celui du pétrole et du gaz, qui subissent encore les effets des incendies de forêt de l'été. Les améliorations ont été concentrées dans le secteur de la finance, tandis que l'immobilier et la location ont progressé de 0,1 %, la hausse des coûts hypothécaires ayant réduit le pouvoir d'achat. 

« Les hausses des taux d'intérêt enregistrées en juin et en juillet pourraient avoir dissuadé des acheteurs au cours du mois. En dépit de l'augmentation de l'activité observée dans la majeure partie des marchés en juillet, les baisses enregistrées dans la région du Grand Toronto et dans la vallée du Fraser en Colombie-Britannique ont plus que contrebalancé les hausses », indique le rapport de Statistiques Canada.

Dans l'ensemble - en supposant que la stagnation se poursuive jusqu'en septembre - l'économie canadienne devrait croître de 0,2 % au deuxième trimestre, soit moins que les 0,4 % initialement prévus par la banque centrale, et bien moins que l'augmentation de 2,6 % observée au premier trimestre. 

Le rapport d'aujourd'hui sera un élément crucial pour la Banque du Canada lorsqu'elle prendra sa décision sur les taux d'intérêt le 25 octobre. Une croissance économique plus faible est un indicateur clé que la série de 10 hausses des taux mises en œuvre jusqu'à présent a effectivement l'effet escompté en ralentissant l'inflation - un réconfort bien nécessaire après le chiffre de 4 % du mois d'août, qui était plus élevé que prévu. Les analystes appellent maintenant largement à un maintien des taux à la suite de la lecture d'aujourd'hui. 

« Bien que certaines perturbations aient compromis la propreté des données récentes sur le PIB, le tableau de l'ensemble est que le Canada a du mal à croître en ce moment, écrit Robert Kavcic, Directeur et économiste principale à BMO. Le PIB réel a peu varié au cours des six dernier mois, ce qui semble encore plus faible si l'on considère que la population explose à un rythme de 3 % par an. La Banque du Canada a toujours les yeux rivés sur une inflation de base tenace et une croissance des salaires ferme, mais la faiblesse de la croissance plaide en faveur d'un maintien du statu quo et du resserrement déjà mis en place. »

Note 2 : Près de la moitié des Canadiens pensent qu'ils n'auront jamais les moyens d'accéder à la propriété

Alors que les taux d'intérêt n'ont cessé de grimper, la confiance des emprunteurs - et leur capacité à faire face à leurs paiements hypothécaires - s'est effondrée. C'est ce que révèlent les derniers résultats compilés par Professionnels hypothécaires du Canada (PHC), dans le cadre de son rapport semestriel sur l'état du marché du logement. 

Le rapport, qui est basé sur un sondage en ligne effectué auprès de 1 949 répondants entre le 26 juin et le 12 juillet 2023, indique que 48 % des non-propriétaires au Canada pensent qu'ils ne seront jamais en mesure d'acheter un logement - une augmentation de 15 % depuis le dernier sondage effectué il y a six mois. Cela reflète directement l'impact de la hausse des taux, qui, selon le PHC, ont triplé entre la mi-2022 et 2023, et « ces données mettent en lumière l’anxiété des Canadiens face aux taux d’intérêt élevés ».

« Devant cette crise d’accessibilité au logement, les Canadiens ne perçoivent pas de répit prochain, note Lauren Van den Berg, PDG de PHC. Nos membres nous le signalent chaque jour. C’est pour cela que nous militons en faveur de politiques favorisant l’accès à la propriété. »

Lire aussi : L'accessibilité à la propriété a diminué en août, malgré la baisse des prix des logements

Le sondage a également mis en évidence une augmentation potentielles des ventes en difficulté, puisque le pourcentage de propriétaires qui envisagent de mettre leur habitation en vente parce qu'ils ne peuvent plus payer leur taux hypothécaire a plus que triplé. 

Les emprunteurs qui arrivent au terme de leur prêt hypothécaire restent une préoccupation majeure : un détenteur de prêt hypothécaire sur cinq (19 %) s'attend à renégocier son prêt au cours de l'année à venir, et ce chiffre devrait atteindre les deux tiers (65 %) au cours des trois prochaines années. Selon l'enquête, 69 % des répondants sont inquiets à l'idée de renouveler leur prêt dans un contexte de taux d'intérêt plus élevés. 

La PHC - l'organisation nationale qui représente des milliers de professionnels du crédit hypothécaire - a adopté la position selon laquelle la Banque du Canada maintiendra son taux directeur à 5 % au moins jusqu'à la mi-2024 (ce qui se traduit par des taux hypothécaires moyens de 6,1 %) avant de revenir à un nouveau plus neutre d'ici le début de l'année 2027. Cette approche « plus élevée pendant plus longtemps » continuera à déprimer le marché du logement tout au long de l'année 2024.  

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Note 3 : L'autorité de régulation bancaire surveille les prêts hypothécaires de très longue durée

Avec la montée en flèche des taux hypothécaires, les emprunteurs à taux variable sont de plus en plus pris à la gorge par l'augmentation de leurs mensualités. Pour ceux qui bénéficient d'un échéancier de remboursement fixe, les mensualités n'ont pas augmenté, mais une plus grande partie est affectée aux frais d'intérêt, et une moindre partie sert à rembourser le capital de la dette hypothécaire. L'emprunteur finit par atteindre ce que l'on appelle son taux de déclenchement, c'est-à-dire le moment où ses paiements ne couvrent plus du tout le capital et ne servent plus qu'à payer les intérêts. 

Cela a conduit les prêteurs à faire preuve d'un peu de créativité pour sortir ces emprunteurs de l'amortissement négatif, la solution la plus courante étant une extension temporaire de leur période d'amortissement. L'extension de cette période au-delà des 25 ou 30 ans habituels allège effectivement la pression des paiement sur ces emprunteurs à court terme. Ces hypothèques « extra-longues » de plus de 35 ans sont devenues plus courantes au cours du cycle d'hausse de la Banque du Canada, représentant entre 24 et 30 % de toutes les hypothèques sur les livres des grandes banques (représentant 250 milliards de dollars d'hypothèques), selon les dépôts réglementaires trimestriels.  

Cependant, le BSIF - l'organisme de réglementation bancaire du Canada - n'est pas très satisfait de la prévalence croissante de cette pratique et étudie activement les moyens de l'enrayer. Selon les commentaires du surintendant du BSIF, Peter Routledge, l'organisme de réglementation présentera en octobre un projet de lignes directrices visant à restreindre la prolongation de l'amortissement. 

« Je pense que les banques - les institutions financières - et les emprunteurs seraient mieux lotis si la prévalence de ce produit était moindre, et nous menons des consultations et publierons quelque chose en octobre pour discuter la manière dont nous pourrions aborder cette question, et mettre en place un surveillance réglementaire un plus poussée pour rendre ce produit un peu moins répandu », a-t-il déclaré à des journalistes à Toronto le 26 septembre.

La position du BSIF semble aller à l'encontre de celle de l'Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC), qui a publiée en juillet des lignes directrices précisant les « attentes » concernant la manière dont les prêteurs soutiendraient les emprunteurs considérés comme à risque en raison de la hausse des taux. Il s'agit notamment des emprunteurs à taux variable avec des paiements fixes qui « ont vu une partie substantiellement plus élevée (ou la totalité) de leurs paiements être imputée à l'augmentation des coûts d’intérêt en raison d’une hausse de taux ou qui peuvent être confrontés à un amortissement négatif ».

Selon le ACFC, les prêteurs doivent mettre en œuvre des politiques « en tenant compte de toutes les mesures d'allègement hypothécaire disponibles qui peuvent convenir aux consommateurs à risque, comme la renonciation aux pénalités de remboursement anticipé, la renonciation à des frais et coûts internes, la non-imputation d’intérêts sur les intérêts et la prolongation de la période d’amortissement ». Toutefois, l'agence précise que dans les cas où un amortissement est prolongé, il doit l'être pour la période la plus courte possible, et que l'emprunteur doit être en mesure de supporter le retour à la période initiale. 

Le secteur va certainement suivre de près ce qui le BSIF va mettre en place au cours du mois à venir, et quelles options resteront disponibles pour les emprunteurs pressés par la hausse actuelle des taux d'intérêt. 

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