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Les marchés sont à cran alors que la Fed américaine laisse entrevoir une dernière hausse des taux d'intérêt

Vos actualités hypothécaires pour la semaine du 22 septembre 2023

Note 1 : La Fed américaine maintient ses taux, mais pourrait procéder à une dernière hausse

La Réserve fédérale américaine (l'homologue américain de la Banque du Canada) a choisi de laisser son taux des fonds fédéraux inchangé dans une fourchette de 5 % à 5,25 % cette semaine, ce qui indique que l'économie commence à réagir aux hausses de taux d'intérêt passées, mais des inquiétudes subsistent.

Le taux d'inflation américain, qui reflète celui du Canada, fait l'objet d'une attention particulière. Après avoir atteint un sommet de 9,1 % en juin dernier, la Fed s'est efforcée de ramener l'IPC dans sa fourchette cible en procédant à une série de 11 hausses de taux au cours des 18 derniers mois. L'indice a depuis chuté à 3,7 %, mais reste bien supérieur à l'objectif de 2 % fixé par la banque centrale.

« Comme prévu, les dirigeants de la Fed ont opté pour le statu quo. Ils en sont donc à deux pauses (incluant celle de juin) en trois réunions. Cette valse-hésitation qui semble dépendre surtout de la vigueur des indicateurs économiques et de la résilience de l’inflation suggère que la fin du cycle haussier des taux approche, si elle n’est pas déjà atteinte », écrit Francis Généreux, économiste principal de Desjardins.

Cependant, la Fed a clairement indiqué que l'inflation n'était pas encore sortie d'affaire, avec la possibilité très réelle d'une dernière hausse.

« Compte tenu du chemin parcouru, nous sommes en mesure de procéder avec prudence en évaluant les données entrantes et l'évolution des perspectives et des risques, a déclaré Jerome Powell, président de la Fed, lors d'une conférence de presse postérieure à l'annonce. Les taux d'intérêt réels sont aujourd'hui bien supérieurs aux estimations courants du directeur neutre, mais nous sommes conscients des incertitudes inhérentes à l'évaluation précise de l'orientation de la politique monétaire. Nous sommes prêts à augmenter encore les taux si nécessaire, et nous avons l'intention de maintenir la politique à un niveau restrictif jusqu'à ce que nous soyons convaincus que l'inflation se rapproche durablement de notre objectif. »

La déclaration de la Fed a également réduit de moitié le nombre de baisses de taux prévues en 2024, passant de quatre à deux, le taux d'intérêt directeur restant plus longtemps élevé.

Les rendements obligataires et des bons du Trésor ont augmenté à la suite de l'annonce, tant au nord qu'au sud de la frontière, tandis que les actions mondiales ont chuté et que les devises se sont dépréciées par rapport au dollar américain. 

La prochaine action de la Fed reste incertaine, car les futures hausses de taux dépendront clairement de ce que les prochaines données économiques auront à dire - un sentiment similaire à celui de la Banque de Canada lors de l'annonce de sa propre retenue des taux le 6 septembre.

« Le président Powell a réaffirmé que la politique monétaire est déjà à des niveaux suffisamment restrictifs pour faire baisser les pressions inflationnistes au fil du temps, et cela a permis aux décideurs de passer à une approche plus dépendante des données pour les décisions futures en matière de taux d'intérêt, écrit Nathan Janzen, économiste en chef adjoint de RBC dans une note d'analyse. Jusqu'à présent, l'atténuation des pressions inflationnistes s'est faite sans augmentation significative du chômage, mais la demande de main-oeuvre (offres d'emploi) a continué à ralentir, les conditions de crédit se sont resserrées et la croissance montre des signes plus significatifs de ralentissement dans le reste du monde, alors que les vents contraires liés à la hausse des taux d'intérêt s'intensifient. Nous continuons de penser que la croissance économique et les marchés du travail vont se ralentir, mais la Fed reste clairement disposée à relever encore les taux d'intérêt si l'inflation devait montrer des signes d'accélération. »

Note 2 : Les taux hypothécaires fixes en hausse alors que les rendements obligataires atteignent leur plus haut niveau depuis 17 ans

Les acheteurs d'hypothèques à taux fixe devront bientôt faire face à une nouvelle hausse des coûts d'emprunt, les rendements obligataires en hausse augmentant la pression sur les prêteurs et leurs taux de financement. Le rendement d'obligation d'État à cinq ans - qui sert en grande partie de base à la tarification des hypothèques à taux fixe - a atteint la fourchette de 4,3 % mercredi et jeudi, à la suite de la dernière annonce de la Réserve fédérale américaine.

Il s'agit d'un niveau inégalé depuis 2006, qui indique qu'il y a peu de répit à l'horizon pour les nouveaux emprunteurs et ceux qui renouvellent leur prêt. Le meilleur taux fixe sur cinq ans est passé vendredi matin à 5,34 %, soit 275 points de base de plus que le taux de 2,59 % disponible en mars 2022 - avant le début du cycle de hausse de la Banque du Canada - et 395 points de base de plus que le taux de 1,39 % que les emprunteurs auraient pu obtenir au cours des premiers mois de l'année 2021. Les taux fixes à court terme sont également en hausse, atteignant 6,14 % et 5,99 % pour les durées fixes de deux et trois ans, respectivement. 

Les rendements canadiens suivent la volatilité du marché du Trésor américain, qui a bondi en raison des nouvelles attentes de la Fed, qui pourrait relever ses taux une dernière fois avant la fin de l'année. Comme la hausse des taux d'intérêt dévalue les avoirs obligataires, les investisseurs s'en débarrassent par crainte de hausses imminentes, ce qui fait grimper les rendements globaux et, en fin de compte, les coûts pour les emprunteurs.

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Note 3 : La Banque du Canada ne veut pas vous donner de faux espoirs

En ce qui concerne le dernier maintien des taux de la Banque du Canada, la banque centrale a publié cette semaine son Résumé des délibérations, qui offre des informations clés sur le processus de réflexion à l'origine de l'annonce de septembre. 

Le résumé détaille les points de discussion entre les représentants de la Banque lors de l'examen des dernières données économiques - et bien que les décideurs aient finalement choisi de laisser inchangé le taux directeur de la Banque à 5 %, il est clair qu'ils craignaient que cela n'envoie un mauvais message. 

« Les membres ont aussi réfléchi à la possibilité que leur décision soit interprétée à tort comme un signe que le resserrement monétaire était terminé et que des baisses de taux d’intérêt suivraient à court terme. Ils étaient déterminés à ne pas susciter d’attentes en ce sens, puisque le maintien ou la hausse du taux directeur étaient les seules possibilités envisagées, » explique le Résumé. 

Traduction : Les emprunteurs ne devraient pas espérer une baisse des taux d'intérêt de sitôt, étant donné que l'engagement de la Banque à maintenir les taux est récent. Il faut plus de temps et de données économiques avant que l'on puisse dire avec certitude quand les taux pourront à nouveau être abaissés.

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