Les ventes de logements au Canada stagnent en avril, les acheteurs restant en retrait
Mise à jour de l'ACI d'avril 2025
La demande pour l'immobilier canadien est restée modérée en avril, avec des ventes stables d'un mois sur l'autre, et en baisse de 9,8 % par rapport à la même période en 2024, selon l'Association canadienne de l'immobilier.
Au total, 44 300 maisons ont été vendues au cours du mois, soit un peu moins (0,1 %) qu'en mars, qui avait été le mois le plus bas depuis 16 ans. Toutefois, cela marque une pause dans les baisses plus importantes d'un mois à l'autre enregistrées au cours des premiers mois de 2025.
Selon l'ACI, la demande actuelle sur le marché est comparable à celle du second semestre 2022 et des premier et troisième trimestres 2023, lorsque les acheteurs de logements étaient largement écartés par la hausse rapide des taux d'intérêt ; la Banque du Canada était alors au milieu de son cycle agressif de 10 hausses de taux, qui a finalement porté son taux de prêt à un jour de référence à un sommet de 5 % en juillet 2023, alors qu'il était inférieur à 1 % pendant la pandémie.
« À ce stade-ci, la situation de l’immobilier résidentiel au Canada en 2025 pourrait être décrite comme un retour aux marchés calmes que nous avons connus depuis 2022, le chaos tarifaire remplaçant les taux d’intérêt élevés comme cause de l’hésitation des acheteurs », a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI.
Les inquiétudes concernant les tarifs douaniers continuent de refroidir le marché
Il ajoute que les risques macroéconomiques pèsent lourdement sur l'esprit des acheteurs, qui hésitent à s'engager dans des paiements hypothécaires continus dans un contexte de récession imminente. Le risque que les vendeurs ne remboursent pas leurs prêts hypothécaires commence à se faire sentir.
« Compte tenu de la possibilité croissante d’une période économique difficile, le risque à l’avenir sera qu’un nombre moyen de personnes essayant de vendre leur propriété se transforme en un grand nombre de personnes devant vendre leur propriété, ce que nous n’avons pas vu depuis des décennies. », dit-il.
L'offre stable resserre légèrement le marché en avril
La quantité de nouvelles offres arrivant sur le marché a également ralenti, diminuant de 1 % entre mars et avril, bien que marquant une augmentation de 1,2 % d'une année sur l'autre, avec un total de 94 234 propriétés mises sur le marché.
Combinée à la stagnation des ventes, cette baisse a exercé une légère pression sur les conditions d'achat, poussant le ratio ventes/nouvelles inscriptions à 46,8 % en avril, contre 46,4 % en mars. Il s'en faut de peu pour que l'on puisse parler d'un marché d'acheteurs ; l'ACI considère qu'un ratio compris entre 45 et 65 % correspond à des conditions équilibrées, les valeurs inférieures et supérieures indiquant respectivement un marché d'acheteurs et un marché de vendeurs. Selon l'ACI, la moyenne à long terme pour le ratio en avril est de 54,9 %.
Au total, 182 000 maisons étaient mises en vente à la fin du mois d'avril, soit une hausse de 14,3 % par rapport au même mois en 2024. Les stocks étaient particulièrement élevés en Colombie-Britannique et en Ontario, ce qui a compensé la normalisation des niveaux d'offre sur les autres marchés. Cela représente un total de 5,1 mois d'inventaire, ce qui, selon l'ACI, est largement conforme à la moyenne à long terme.
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Baisse de 3,9 % du prix moyen des logements au Canada
Compte tenu de l'atonie des ventes et de l'augmentation de l'offre, le prix moyen des maisons au Canada a encore baissé en avril, reculant de 3,9 % d'une année sur l'autre pour s'établir à 679 866 $. L'Indice MLS du prix des propriétés, qui mesure la maison la plus typiquement vendue, sans tenir compte des prix extrêmes, a baissé de 1,2 % par rapport à avril et de 3,6 % d'une année à l'autre.
Quelle est la prochaine étape pour le marché canadien du logement ?
Les facteurs qui freinent les acheteurs de logements sont en grande partie psychologiques ; l'histoire des tarifs douaniers continue de semer un profond malaise économique, et les effets commencent à se faire sentir dans les données. Les investissements des entreprises chutent, les difficultés de la chaîne d'approvisionnement font grimper les prix et des pertes d'emplois apparaissent dans les secteurs sensibles aux droits de douane, tels que l'industrie manufacturière.
Dans ce contexte, il n'est pas étonnant que les acheteurs hésitent à prendre une décision financière importante, même si la baisse des taux hypothécaires et le fléchissement des prix font que les conditions d'accessibilité sont parmi les meilleures que l'on ait connues depuis longtemps.
Bien que les perspectives en matière de taux hypothécaires soient encore incertaines, les économistes s'accordent à dire que la Banque du Canada réduira probablement ses taux d'intérêt deux fois de plus cette année, afin de contrer les effets des droits de douane sur l'économie canadienne. Toutefois, une hausse rapide de l'inflation due à l'augmentation des prix pourrait mettre en péril les futures baisses des taux variables. Les rendements obligataires, qui sous-tendent la fixation des taux hypothécaires fixes, sont restés pratiquement inchangés depuis la mi-avril, les investisseurs se montrant de plus en plus méfiants à l'égard des obligations garanties par le gouvernement américain. Cela a eu pour effet de fixer un plancher pour les obligations du gouvernement canadien, ce qui a empêché les prêteurs de consentir de nouveaux rabais sur les taux fixes.
Les prochains rapports sur l'inflation et le PIB canadiens fourniront des indications supplémentaires sur la question de savoir si la Banque du Canada va encore assouplir ses taux - et si un allègement des coûts d'emprunt se profile à l'horizon pour les acheteurs de prêts hypothécaires.
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Penelope Graham, Directrice des contenus
Penelope Graham a plus de dix ans d'expérience dans le domaine de l'immobilier, des hypothèques et de la finance. Ses commentaires sur le marché du logement sont publiés dans les médias nationaux et locaux.