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Des taux d’intérêt bas : Comme toute bonne chose à une fin…

La plupart des gens voient d’un bon œil les taux hypothécaires bas que nous connaissons depuis quelques années. Individuellement, bien sûr, ils nous ont donné une capacité à nous endetter que nos parents n’avaient pas ou que nous n’avions pas nous-mêmes auparavant. Si les taux historiquement bas que nous connaissons ont permis à plusieurs d’accéder à la propriété, il n’y a pas que des bons côtés à cette situation. Que ce soit un faux sentiment de sécurité ou de pouvoir ou que ce soient les effets pervers du surendettement sur l’économie entière du pays, les conséquences d’un changement qui n’aurait pas été pris en compte affecteraient individuellement ou collectivement les canadiens.

On le sait, les taux hypothécaires sont déterminés essentiellement, selon qu’ils soient fixes ou variables par le marché des obligations ou par le taux directeur de la Banque du Canada. Le marché obligataire profite de taux de croissance réguliers et durables et donc à une croissance économique modérée. La politique de maintenir l’inflation à un bas niveau soutient une croissance régulière mais tranquille. Cette politique de la Banque du Canada s’inscrit dans les décisions qui sont prises par les autorités monétaires pour soutenir l’économie toute entière du pays. Tout est intimement lié et c’est ce qui explique l’intérêt de connaitre la destination des fonds empruntés par les ménages, car des répercussions négatives notables sur les résultats économiques nationaux peuvent y être associées, surtout en période de tensions inhabituelles.[i]

Les dépenses des ménages, représentent près de 65 % du total des dépenses au Canada et elles jouent donc un rôle moteur très important dans l’économie. Les emprunts des ménages n’ont cessé d’augmenter ces années-ci. Le crédit hypothécaire, qui comprend les crédits accordés pour l’achat de maisons et le refinancement hypothécaire, représente près de 70 % du total de l’encours du crédit aux ménages. L’autre partie de cet encours est constituée par le crédit à la consommation, qui englobe les lignes de crédit garanties par l’avoir propre foncier, les prêts personnels non garantis, les prêts automobiles et les prêts sur carte de crédit.

Plusieurs facteurs ont participé à la croissance rapide de l’endettement des ménages ces dernières années. La montée en flèche du crédit hypothécaire cadre avec l’accroissement de la population et du nombre de personnes propriétaires de leur logement, d’une part, et l’amélioration de l’accessibilité à la propriété, d’autre part. Bien que le prix des maisons ait augmenté (ce qui est un obstacle à l’accessibilité), d’autres facteurs – comme la progression du revenu et la baisse des taux d’intérêt – ont globalement favorisé l’accessibilité à la propriété et l’obtention du crédit hypothécaire. L’innovation financière a aussi contribué à l’expansion du crédit. En donnant lieu à une offre élargie de produits de crédit lancés à grand renfort de publicité, elle a rendu ces produits plus attrayants et plus à la portée des ménages.

L’effet pervers principal des taux d’intérêt bas, demeure, pour les individus, le faux sentiment de sécurité pour l’accession à la propriété ou à une maison de catégorie plus élevée et le surendettement possible. Collectivement, les répercussions d’un choc financier qui affecteraient ces emprunteurs, bouleverseraient l’économie du pays.

Alors, toute bonne chose ayant une fin, sachons profiter intelligemment de cette situation historiquement exceptionnelle, tout en étant certain que la situation va évoluer et changer. Quand exactement ? Nul ne le sait, mais qu’elle évoluera, nous pouvons en être sûrs et devons user de prudence.


[i] Banque du Canada