Accessibilité du logement au Canada et tendances du marché
Faits saillants
- L'accessibilité du logement au Canada s'est améliorée en avril 2025, le revenu nécessaire pour acheter un logement ayant diminué dans 7 des 13 principaux marchés, en raison de la baisse des taux hypothécaires.
- Le taux moyen du test de résistance hypothécaire - basé sur un prêt hypothécaire fixe à cinq ans - s'est établi à 6,38 % (inchangé par rapport au mois de mars).
Accessibilité du logement au Canada
Ce n'est un secret pour personne que l'achat d'une maison au Canada est devenu de plus en plus difficile au cours des dernières années. Cette situation a été alimentée par des taux d'intérêt très bas, en partie grâce à deux baisses importantes des taux d'intérêt en mars 2020 par la Banque du Canada, qui ont fait passer le coût des emprunts de 1,75 % à seulement 0,25 % à l'époque. En conséquence, la demande de logements a explosé pendant la pandémie, ce qui a fait monter en flèche les prix de l'immobilier. Cette croissance des prix s'inscrivait dans un problème plus vaste : l'inflation galopante, qui a culminé à 8,1 % en juin 2022, son plus haut niveau en 40 ans.
Afin de ramener l'inflation à son taux cible de 2 %, la Banque du Canada, dont le mandat est de maintenir l'inflation sous contrôle, a mis en œuvre une série de 10 hausses de taux entre mars 2022 et juillet 2023, ce qui a fait monter en flèche les coûts d'emprunt et les rendements obligataires. En conséquence, les taux hypothécaires variables et fixes ont rapidement grimpé, et de nombreux marchés de l'immobilier au Canada ont vu les ventes de logements s'effondrer, les prix des logements chutant également sur la plupart des marchés.
Alors que le cycle agressif de hausse des taux de la Banque du Canada a d'abord progressé, avec une baisse de l'inflation sous son objectif de 2 % en janvier 2025, les craintes liées aux tarifs douaniers et la fin de l'exonération de la TPS/TVH mise en œuvre par le gouvernement fédéral en février ont fait grimper la mesure à 2,6 %, ce qui pourrait inciter la banque centrale à maintenir ses taux dans un avenir prévisible.
Les rendements obligataires, quant à eux, sont tombés dans une fourchette de 2,5 à 2,6 %, les investisseurs réagissant aux incertitudes liées aux tarifs douaniers, ce qui a exercé une pression à la baisse sur les taux hypothécaires fixes.
Toutefois, la baisse des coûts d'emprunt n'incite guère les emprunteurs, qui hésitent encore à se lancer sur le marché alors qu'une guerre commerciale et une récession potentielle se profilent à l'horizon.
Mise à jour de mai 2025 sur l'accessibilité au Canada
Le rapport d'avril 2025 sur l'accessibilité de Ratehub.ca montre que l'accession à la propriété est devenue légèrement plus accessible dans sept des treize grandes villes du Canada. Malgré la stabilité des taux hypothécaires - la Banque du Canada a maintenu son taux de financement à un jour à 2,75 % et le taux fixe moyen de cinq ans à 4,38 % - la baisse des prix des maisons a été à l'origine de l'amélioration. Le ralentissement des ventes, y compris une baisse de 9,8 % d'une année sur l'autre signalée par l'ACI, a exercé une pression à la baisse sur la valeur des maisons, en particulier dans les marchés de la région élargie du Golden Horseshoe comme Toronto et Hamilton.
Hamilton est en tête de peloton pour ce qui est des gains d'accessibilité. Une baisse de 9 600 $ du prix moyen des maisons a réduit le revenu nécessaire à l'achat de 1 800 $ et les paiements hypothécaires mensuels de 49 $. Toronto a suivi de près, le prix des maisons ayant chuté de 7 500 $, ce qui s'est traduit par une baisse du revenu nécessaire de 1 400 $ et une diminution des coûts mensuels de 38 $. Cependant, toutes les villes n'ont pas bénéficié d'un soulagement : Regina a connu la plus forte baisse d'accessibilité, les prix ayant augmenté de 9 100 $, ce qui a entraîné une hausse du revenu requis et des versements hypothécaires.
À l'avenir, l'accessibilité du logement dépendra fortement des prochaines mesures prises par la Banque du Canada. Alors que le taux de chômage élevé et le ralentissement des données économiques laissent présager des baisses de taux dans le courant de l'année, la persistance de l'inflation de base, due à la hausse des prix des denrées alimentaires et des véhicules, complique les perspectives. La décision de la banque centrale concernant les taux d'intérêt, qui sera prise le 4 juin, devra soigneusement équilibrer ces pressions opposées.
Pour en savoir plus - La baisse des prix des logements en avril a amélioré l'accessibilité dans la moitié des marchés du logement au Canada
Test de résistance hypothécaire en fonction du revenu requis par mois
Guide sur l'accessibilité du logement au Canada

Jamie David, Directrice principale du marketing et des opérations hypothécaires
Mise à jour de mai sur le logement au Canada
Le marché immobilier canadien est resté calme en avril 2025, les acheteurs continuant à faire preuve d'attentisme. L'Association canadienne de l'immobilier (ACI) a fait état de 44 300 maisons vendues, soit une baisse de 9,8 % par rapport à avril 2024 et une stagnation par rapport au mois de mars, qui avait déjà enregistré les ventes les plus faibles en 16 ans. Shaun Cathcart, économiste principal de l'ACI, a fait remarquer que si les taux hypothécaires ont baissé par rapport à leur niveau record, l'incertitude économique, notamment en ce qui concerne les droits de douane et les risques de récession, est le nouveau frein à l'activité des acheteurs. Les nouvelles inscriptions ont totalisé 94 234 en avril, soit une baisse de 1 % d'un mois à l'autre, mais une hausse de 1,2 % par rapport à l'année dernière. Le ratio ventes/nouvelles inscriptions (SNLR) a légèrement augmenté pour atteindre 46,8 %, restant juste à l'intérieur de la fourchette d'équilibre du marché de 45 % à 65 %. Le nombre de mois de stock au niveau national est resté stable à 5,1, ce qui correspond aux normes historiques. Les prix des logements ont continué à baisser. Le prix moyen national a baissé de 3,9 % par an pour atteindre 679 866 $. L'indice MLS des prix des logements, qui fournit une mesure plus stable, a baissé de 1,2 % par rapport à mars et de 3,6 % d'une année sur l'autre. Bien que l'accessibilité se soit améliorée sur le papier, les acheteurs hésitent toujours à revenir sur le marché. La Banque du Canada devrait procéder à deux nouvelles baisses de taux cette année, mais l'inflation persistante due aux perturbations du commerce mondial pourrait limiter l'ampleur de la baisse des coûts d'emprunt. L'évolution des conditions dans le courant de l'année dépendra fortement des prochaines données sur l'inflation et le PIB, qui détermineront les perspectives des taux et de la confiance des acheteurs.
Pour en savoir plus - La baisse des prix des logements en avril a amélioré l'accessibilité dans la moitié des marchés du logement au Canada
Prix moyen des logements par ville et par mois
Ventes nationales par rapport aux taux hypothécaires fixes et variables
*Les données nationales sur les ventes de logements pour le mois de décembre ne sont pas encore disponibles, car les données sur les ventes de logements pour un mois donné ne sont pas publiées avant le mois suivant. Les données de décembre seront disponibles à la mi-janvier, lors de la publication des chiffres de vente de logements par l'ACI.
Prix de référence vs. prix moyen
Lorsqu'elles rendent compte de l'évolution des prix des logements, les agences immobilières utilisent deux mesures différentes : le prix moyen des logements et le prix de référence des logements. Ces deux mesures donnent des indications différentes sur les tendances des prix et sur l'évolution du marché à court et à long terme.
- Le prix moyen d'un logement est calculé en additionnant le prix de vente de tous les logements vendus au cours d'une période donnée, puis en le divisant par le nombre de transactions. On obtient ainsi le prix moyen par unité. Toutefois, comme la composition des logements vendus peut varier considérablement d'un mois à l'autre ou d'une année à l'autre, les tendances du prix moyen d'un logement peuvent être plus volatiles et ne donnent pas toujours une image précise de la vente la plus courante sur un marché donné.
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Le prix d'un logement de référence est basé sur un indice élaboré en fonction des caractéristiques spécifiques du logement et de leur évolution en termes de demande et de valeur pour les acheteurs au fil du temps. Il donne une image plus précise du type de logement le plus couramment vendu sur un marché spécifique, et qui a évolué au fil du temps. Indice des prix des propriétés MLS® (IPP MLS®), créé et utilisé par l'Association canadienne de l'immobilier (ACI), est un exemple de prix de référence. Cet indice est basé sur plus de 15 ans de données exclusives du système MLS de l'ACI, ainsi que sur des modèles statistiques permettant de déterminer le type et la valeur « typiques » d'une maison sur un marché donné.
Qu'est-ce que le ratio ventes/nouvelles inscriptions ?
Le ratio ventes/nouvelles inscriptions est une mesure utilisée par les agences immobilières pour évaluer le niveau de concurrence au sein d'un marché immobilier donné, et pour déterminer s'il s'agit d'un marché « équilibré », c'est-à-dire plus favorable aux acheteurs ou aux vendeurs. Le ratio ventes/nouvelles inscriptions est calculé en divisant le nombre de ventes de logements par le nombre de logements nouvellement inscrits sur le marché au cours d'une période donnée. Par exemple, s'il y a eu 500 ventes de logements dans une ville donnée au cours du mois de mars et que 750 logements ont été mis sur le marché, le ratio ventes/nouvelles inscriptions sera le suivant :
(500/750)*100 = un ratio ventes/nouvelles inscriptions de 66%
Selon l'Association canadienne de l'immobilier :
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Un ratio de 45 à 65 % est considéré comme un marché équilibré. Cela signifie que l'offre de logements disponibles à la vente est suffisante pour répondre à la demande des acheteurs. Ces conditions contribuent à la stabilité de la croissance des prix de l'immobilier et les acheteurs sont moins susceptibles d'être confrontés à des situations d'offres multiples excessives qui peuvent faire grimper les prix.
- Un ratio inférieur à 45 % est considéré comme un marché d'acheteurs. Cela signifie qu'il y a une offre excédentaire de logements à vendre et une demande insuffisante de la part des acheteurs. Les prix des logements ont tendance à baisser sur les marchés d'acheteurs, car les logements se vendent souvent à un prix inférieur à leur prix d'inscription, et les offres multiples sont moins fréquentes..
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Un ratio supérieur à 65 % est considéré comme un marché de vendeurs. Il s'agit d'un marché où il y a trop peu de logements disponibles à la vente pour satisfaire la demande des acheteurs, et où la concurrence pour l'achat des logements est féroce. Les prix des logements sont plus élevés dans les marchés de vendeurs, car les acheteurs doivent souvent se livrer à des guerres d'enchères pour le même bien.
L'impact du test de résistance sur l'octroi d'un prêt hypothécaire
Le test de résistance hypothécaire est une exigence de qualification hypothécaire qui garantit que les emprunteurs peuvent encore se permettre d'effectuer leurs paiements en cas de hausse des taux d'intérêt. Les demandeurs d'hypothèque doivent prouver qu'ils peuvent encore payer leur hypothèque dans le plus élevé des deux scénarios suivants :
- Le taux hypothécaire qu'ils reçoivent de leur prêteur, plus 2 %.
- Le taux admissible minimal (TAM), qui est actuellement de 5,25 %. Toutefois, étant donné qu'aucun taux hypothécaire contractuel n'est actuellement disponible à 3,25 % ou moins, ce seuil est obsolète et le restera à moins que les taux hypothécaires canadiens ne baissent considérablement.
Par exemple, supposons que vous obteniez un taux hypothécaire de 5 % auprès de votre prêteur hypothécaire. Vous devriez en fait avoir les critères d'emprunt suffisants - tels que le revenu, les ratios d'endettement, le montant de l'acompte, etc. - pour obtenir un prêt hypothécaire à 7 %.
Le test de résistance hypothécaire réduit également le montant du prêt hypothécaire auquel les emprunteurs peuvent prétendre. En effet, un taux hypothécaire plus élevé se traduit par une mensualité plus importante pour couvrir le coût supplémentaire de l'emprunt.
Par exemple, supposons qu'un emprunteur dispose d'un revenu familial de 100 000 dollars et qu'il achète une maison dont le prix est de 454 161 dollars, avec un acompte de 50 000 dollars. Cependant, comme l'emprunteur doit se qualifier à un taux de 7,64 %, le prix d'achat auquel il se qualifierait en réalité ne serait que de 387 670 $, soit une différence de 66 691 $.
Questions fréquemment posées
Les prix des logements au Canada sont-ils en baisse ?
Oui, en avril 2025, le prix des maisons au Canada avait tendance à baisser. Selon l'Association canadienne de l'immobilier (ACI), le prix moyen national des maisons a baissé de 3,9 % d'une année sur l'autre, pour atteindre 679 866 $. L'indice des prix des logements MLS de l'ACI, qui offre un reflet plus précis de la valeur typique des logements, a également baissé, de 1,2 % d'un mois à l'autre et de 3,6 % d'une année à l'autre.
Ces baisses contrastent avec la modeste croissance des prix signalée à la fin de 2024, ce qui suggère que l'incertitude économique persistante et l'affaiblissement de la demande des acheteurs exercent maintenant une pression à la baisse sur les prix dans de nombreuses régions du pays.
Quel est le coût moyen d'une maison au Canada ?
En mai 2025, le prix moyen des logements au Canada était de 679 866 $.
Dois-je acheter une maison au Canada maintenant ou attendre la fin de l'année 2025 ?
Il peut être tentant d'essayer d'investir à temps dans le marché immobilier canadien, mais si vous cherchez à acheter une propriété pour y vivre, la décision doit être prise en fonction de votre situation financière et de vos besoins spécifiques en matière de logement.
Historiquement, l'immobilier canadien s'est apprécié à long terme. La croissance s'est notamment accélérée en janvier 2015, lorsque la Banque du Canada a abaissé son taux de référence à 0,75 % - sa première baisse depuis 2010 - mettant fin à l'une des plus longues périodes de maintien des taux jamais enregistrées. Les prix des logements ont de nouveau explosé au cours des premières années de la pandémie, car les ordonnances de blocage, associées à un taux de référence historiquement bas de 0,25 %, ont permis aux ventes et aux prix des logements d'atteindre un nouveau record. En décembre 2020, les prix ont augmenté de 17 % et, en février 2022, le prix moyen national des logements a atteint le record historique de 816 720 dollars.
Toutefois, la demande immobilière s'est brusquement inversée lorsque la Banque du Canada a mis en place un cycle de dix hausses de taux entre mars 2022 et juillet 2023, qui a fait passer le coût de référence des emprunts à 5 %. Depuis, les prix des logements ont chuté d'environ 15 %, mais restent très élevés par rapport à ce qu'ils étaient avant la pandémie.
Même si la Banque du Canada a prévu cinq réductions de taux en 2024, les conditions générales d'accessibilité restent difficiles pour de nombreux Canadiens, étant donné que les taux d'intérêt sont encore considérablement plus élevés qu'ils ne l'étaient pendant la pandémie.
Où les prix des logements sont-ils les plus élevés au Canada ?
Les marchés immobiliers les plus chers du Canada sont ceux de Vancouver et de Toronto, où le prix moyen d'un logement reste supérieur à 1 million de dollars, en particulier pour les maisons individuelles. Sur ces marchés, les primo-accédants à la propriété et les emprunteurs ayant un ratio élevé sont généralement limités à l'achat d'appartements en copropriété ou en strate.
Quel est le montant moyen d'un prêt hypothécaire ?
En décembre 2024, le paiement mensuel moyen d'un prêt hypothécaire au Canada s'élèvera à 2 141 $.
Quel est le taux hypothécaire le plus bas au Canada ?
À ce jour, le 24/05/2025, le meilleur taux hypothécaire fixe de 5 ans à rapport élevé au Canada est de 3.84%, tandis que le meilleur taux d'hypothèque variable à 5 ans à rapport élevé disponible au Canada est de 3.95%.
Dans quelle province du Canada les maisons sont-elles les moins chères ?
La Saskatchewan figure souvent parmi les provinces où l'immobilier est le plus abordable. Par exemple, à Regina, la capitale de la province, le prix moyen des maisons s'élevait à environ 313 400 $ en décembre 2024, ce qui est nettement inférieur à la moyenne nationale. D'autres provinces, comme le Manitoba et certaines régions du Canada atlantique, ont également tendance à afficher des coûts de logement inférieurs à ceux des grands marchés de l'Ontario ou de la Colombie-Britannique. Toutefois, les conditions du marché évoluent au fil du temps. Il est donc judicieux de consulter les listes locales et de s'adresser à des professionnels de l'immobilier pour obtenir les informations les plus récentes.
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